La rénovation énergétique plombée par le « couple infernal » démarcheurs-banques

Plus de 10 ans après le Grenelle de l’Environnement, et 3 ans après la loi de Transition énergétique pour la croissance verte, l’UFC-Que Choisir et les experts sur le terrain font un constat amer concernant la rénovation thermique des bâtiments :
Pour le président de l’association, Alain Bazot, ces opérations sont « perverties par des techniques de vente par démarchage pernicieuses ».
D’après les défenseurs des droits des consommateurs et les experts sur le terrain, le phénomène serait en recrudescence entraînant un « tsunami de litiges ».

Le démarchage serait « massif, généralisé et dangereux » car instaurant une « relation commerciale inéquitable » en défaveur du client, néophyte dans les questions d’efficacité énergétique, et incapable de faire des choix éclairés au moment de l’achat.
L’association pointe également le rôle des banques, au cœur de ce dispositif, puisque les opérations de démarchage sont généralement adossées à des demandes de crédits.
Alain Bazot estime que démarcheurs et établissements bancaires sont des « compères » qui jouent de cette connivence au détriment des consommateurs.
En analysant un échantillon de tous ces cas, les experts relèvent tout un panel de pratiques frauduleuses : sollicitations répétées voire insistantes confinant au harcèlement, souscription non énoncée de crédit, signatures de documents engageants sous un faux prétexte, subterfuge consistant à se présenter pour un tiers de confiance, absence du bordereau de rétractation obligatoire, bon de commande antidaté, demande irrégulière d’acompte avant la fin du délai légal de réflexion, voire intimidation sur les personnes. « C’est tout un système qui emprisonne les consommateurs », résume-t-elle.
La responsabilité des banques mise en cause

Autres problèmes, des travaux qui sont ensuite plus ou moins bien réalisés et qui, souvent, s’avèrent moins rentables que prévu. Des non conformités qui sont principalement rencontrées dans le photovoltaïque (51 % des cas) mais également dans l’isolation thermique (20 %). Les clients se plaignent donc de résultats inférieurs à ce qui a été promis et d’absence de crédit d’impôt car la mention RGE de l’entreprise ne porte pas sur les travaux entrepris… « L’étude des contrats de crédits montrent que les principaux établissements bancaires y concourent », souligne l’UFC-Que Choisir, qui pointe du doigt la responsabilité des organismes de crédit.
Et toutes les principales sont concernées, BNP Paribas (Cetelem), Crédit Mutuel (Cofidis), Crédit Agricole (Sofinco) et Société Générale (Franfinance).
Source : BATIACTU